jeudi 8 décembre 2011

Rafale: Chronique d'un désastre annoncé

Références

- Rafale : l'histoire d’un flop, nouvelobs.com, 8 décembre 2011

mercredi 7 décembre 2011

Sécurité: la gauche est-elle contre le peuple?

Références

Manuel Valls «marche sur la corde raide du populisme», accuse Eva Joly, Libération, 22 août 2013

- Hervé Algalarrondo, "Sécurité: la gauche contre le peuple" (Robert Laffont)

- Une interview de Hervé Algalarrondo sur penseeunique.com

- Lettre ouverte à Hervé Algalarrondo, mutations-radicales.org

La gauche française a t'elle une préférence immigrée?

Références

- La gauche et la préférence immigrée : entretien avec Hervé Algalarrondo [audio], 24 septembre 2011

- Immigration: les silences de la gauche, Par Ivan Rioufol le 21 septembre 2011

- Hervé Algalarrondo, "La gauche et la préférence immigrée" (Plon, 2011)

Faut-il en finir avec la performance?

Références

- Faut-il tuer l'esprit de compétition?, France-Inter - Les invités de l'émission : Le psychanalyste Roland Gori, le psychopédagogue Alain Sotto et le psychiatre Frédéric Fanget.

- Il faut se débarrasser de la « machine évaluative ». Par Alain Abelhauser, Roland Gori et Marie-Jean Sauret, Psychanalystes, professeurs de psychopathologie à l’université et membres 
du collectif l’Appel des appels (1).

- Politique des métiers - Manifeste, L'Appel des appels

Comment construire un monde différent?

Références

- La France qui se lève tôt a-t-elle encore des rêves ?, France-Inter

- La dignité de penser, Par Roland Gori

Quelle justice pour les mineurs?

Références

- C’est la justice des mineurs qu’on assassine, Libération, 21 juin 2011

Pour ou contre l'évaluation?

Références

- "La folie évaluation", Conférence-débat à Rennes, 24 novembre 2011

- «On dépossède les professionnels de leurs savoirs», Une interview de Roland Gori, Libération, 21 octobre 2011

- La folie évaluation. Les nouvelles fabriques de la servitude. Ouvrage collectif dirigé par Alain Abelhauser, Roland Gori et Marie-Jean Sauret avec la collaboration de Marie-José Del Volgo et Jean-Claude Maleval.

- Faut-il tuer l'esprit de compétition?, France-Inter - Les invités de l'émission : Le psychanalyste Roland Gori, le psychopédagogue Alain Sotto et le psychiatre Frédéric Fanget.

- Il faut se débarrasser de la « machine évaluative ». Par Alain Abelhauser, Roland Gori et Marie-Jean Sauret, Psychanalystes, professeurs de psychopathologie à l’université et membres 
du collectif l’Appel des appels (1).

- Politique des métiers - Manifeste, L'Appel des appels

Où en est l'Appel des Appels?

Site Web: http://www.appeldesappels.org

Références

- Non à l’université managériale!, Libération, 14 novembre 2011

- «L’amour du métier» en débat à Saint-Denis, Libération, 22 octobre 2011

- «On dépossède les professionnels de leurs savoirs», Une interview de Roland Gori, Libération, 21 octobre 2011

- Politiques sur le divan et vide démocratique, Libération, 1er juin 2011 - Par ROLAND GORI Psychanalyste et universitaire, FABRICE LEROY Psychanalyste et universitaire

mercredi 21 septembre 2011

Quelle réforme fiscale?

Emissions

- Faut-il faire payer les riches ?, France-Culture, 30 août 2011

Quelle politique du logement?

Emissions

- Lutte contre le mal-logement, une cause perdue ?, Du grain à moudre, France-Culture, 14 septembre 2011

Peut-on sortir du nucléaire?

Emissions

- Peut-on désinventer le nucléaire ?, Du grain à moudre, France-Culture, 19 septembre 2011

Peut –on sauver le système de protection sociale ?

Emissions

- Peut–on sauver le système de protection sociale?, Du grain à moudre, France-Culture, 16 février 2011

Quelle politique de l'immigration pour la gauche?

Références

- Immigration: les silences de la gauche, Par Ivan Rioufol le 21 septembre 2011

- Hervé Algalarrondo, "La gauche et la préférence immigrée" (Plon, 2011)

mardi 20 septembre 2011

Lisa Friel, ex-directrice de la Sex Crimes Unit de New York accable #DSK

Le Parisien, 21 septembre 2011 - Jean-Marc Ducos | Publié le 21.09.2011, 07h00

Pendant vingt-huit ans, Lisa Friel a été procureur adjointe au tribunal de Manhattan. Elle a dirigé à partir de 2002, avant de démissionner, la Sex Crimes Unit, brigade spécialisée dans la répression des crimes sexuels, créée en 1974. Cette unité a enquêté sur l’affaire DSK et a été popularisée par la série télévisée « New York, police judiciaire ».

En exclusivité, Lisa Friel, l’ex-directrice de cette brigade, sera ce soir sur le plateau de France 3 dans l’émission « Pièces à conviction », devenue mensuelle, aux côtés de la présentatrice, Patricia Loison.

Elle reprend le flambeau d’Elise Lucet à l’occasion de la diffusion à 22h55, d’un documentaire réalisé par Lysa Jackson quelques mois avant l’affaire DSK et diffusé aux Etats-Unis en juin.

La Sex Crimes Unit est réputée être une brigade d’élite, mais, en France, on lui reproche d’avoir fait une erreur dans l’affaire DSK.

LISA FRIEL. Dans ce service prestigieux, on apprend à travailler correctement et dans l’intérêt de la justice. Une erreur ? Je ne sais si c’est le cas. Nous avons fait notre job et je peux dire que je suis fière de mon ancienne équipe. On nous a signalé des faits et nous avons agi en conséquence pour enquêter. Policiers et procureurs sont des humains, mais notre équipe est parfaitement rodée et expérimentée pour faire face. Notre force, c’est l’expérience. C’est nous qui avons découvert les problèmes autour de ce dossier.

Que savez-vous de l’entretien de DSK à la télévision ?

Si j’ai bien compris, il semblait dire qu’il est innocent, qu’il n’y a pas de preuves contre lui et que sa victime avait menti sur tout. Il suffit de lire le rapport pour comprendre que c’est un peu différent. Nous avons bien trouvé des preuves scientifiques, mais nous n’avons pas pu prouver ce qui s’est passé ce jour, au-delà du doute raisonnable, comme on dit dans notre procédure. Et nous avions des points d’interrogation sur la crédibilité de la victime.

Que doit-on penser de Nafissatou Diallo ?

Je peux vous affirmer que Nafissatou Diallo est bien une victime. Il existe des éléments de preuves qui étayent son propos. Je ne peux croire qu’elle ait inventé tout cela de toutes pièces. Je crois surtout les preuves. Mais ces éléments dont nous disposions n’étaient pas suffisants pour poursuivre ce dossier et pour l’affirmer, sans doute raisonnable, devant un jury de douze personnes et à l’unanimité. Dans un tribunal américain, dans une procédure au pénal, la charge de la preuve doit être indiscutable. Ce que vous pensez pouvoir prouver et ce que vous croyez être la vérité sont deux choses bien différentes. Au mois de juin, deux policiers accusés de viol dans l’exercice de leur fonction ont été relaxés par le tribunal de Manhattan parce que nous n’avons pas su convaincre le jury.

Vous n’êtes plus procureur, mais, en tant que femme, que savez-vous de ce qui s’est passé dans cette chambre ?

En tant que femme, et non en tant que procureur, je vous fais part de mes sentiments personnels. Ce qu’ a fait DSK va bien au-delà d’une faute morale comme il l’a invoqué. Il s’est très mal comporté. Je pense même que c’était pire que cela.

Avez-vous été surprise par la requête de renonciation ?

Non, pas du tout. Nous savions que nous ne pouvions aller au bout de l’affaire.

Votre démission est-elle liée à l’échec de ce dossier ?

Non, pas du tout ! J’ai trois enfants qui vont à l’université et une autre qui y ira bientôt et il faut que je gagne un peu plus d’argent (NDLR : les procureurs sont mal payés aux USA).

Peut-on repenser l'Etat?


Références

- "Repenser l'Etat", de Philippe Aghion et Alexandra Roulet, Le Monde, 19 septembre 2011

lundi 19 septembre 2011

Affaire #DSK: Quelques extraits du #rapportVance

Dominique Strauss-Kahn, dimanche soir sur TF1, a brandi à quatre reprises le rapport du procureur de Manhattan, qui conseillait le 22 août l'abandon des poursuites. Pour l'ancien directeur général du FMI les charges n'ont pas été abandonnées parce qu'il y a un « doute », mais « parce qu'il n'y a plus d'accusation qui tienne, ni preuve matérielle, ni déclaration crédible ».

Quelques points de ce rapport peuvent être rappelés (source rue89.com) :

- Elle travaillait à l'hôtel Sofitel depuis plus de trois ans, son dossier de salarié ne contenait aucun rapport d'incident ou problème disciplinaire, et ses responsables ont indiqué qu'elle était une employée modèle.

- "Des preuves montrent que la plaignante n'avait pas connaissance au préalable du séjour de l'accusé à l'hôtel, ce qui lui aurait permis d'organiser une rencontre entre eux, et qu'elle est entrée dans la suite de l'accusé pensant qu'elle était vide. D'autres preuves étaient cohérentes avec l'idée d'une relation sexuelle non-consentie entre la plaignante et l'accusé".

- Une enquête rapide a également indiqué que la rencontre entre la plaignante et l'accusé fut brève, suggérant qu'il était peu probable que l'acte sexuel soit le produit d'une rencontre consensuelle.

- L'ADN de l'accusé, provenant de tissus cellulaires, a été trouvé sur la bande élastique des deux collants et sur celui de la culotte. L'ADN de l'accusé, également provenant de tissus cellulaires, a aussi été trouvé sur l'entrejambe des collants clairs, mais pas sur celui des collants sombres ou de la culotte. Parce qu'un individu peut toucher des textiles sans obligatoirement y déposer de l'ADN, ces résultats suggèrent que l'accusé à touché les sous-vêtements de la plaignante mais ils ne contredisent ni ne confirment les déclarations de la plaignante, qui affirment que l'accusé a placé sa main à l'intérieur de ses sous-vêtements et touché directement son sexe.

- La relative brièveté de la rencontre entre l'accusé et la plaignante a d'abord suggéré que l'acte sexuel n'était probablement pas consentant. Spécifiquement, les enregistrements des passes d'accès à l'hôtel indiquaient que la plaignante avait d'abord pénétré dans la suite 2806 à 12h06. Les enregistrements téléphoniques ont montré plus tard que l'accusé avait téléphoné à sa fille à 12h13.

-

dimanche 18 septembre 2011

Interview de #DSK sur #TF1: le #Verbatim

Source: Libération

Pour info:

- le rapport Vance traduit par rue89.com

- Diallo-DSK : ce que dit et ne dit pas le médico-légal, par Jean-Yves Nau, slate.fr, 27 août 2011

Verbatim

«Beaucoup de gens se sont exprimés sur cette affaire, sauf moi. J'avais dit que je voulais parler d'abord devant les Français. J'ai toujours clamé mon innocence et je suis content, ce soir, alors que les charges qui étaient énoncées contre moi sont tombées, de pouvoir m'exprimer.»

«Alors qu'est-ce qui s'est passé ? Ce qui s'est passé ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictuel. C'est le procureur qui le dit, ce n'est pas moi.»

«Ce qui s'est passé, c'est une relation non seulement inapropriée mais plus que ça, une faute. Une faute vis-à-vis de ma femme, de mes enfants, de mes amis, mais aussi une faute vis-à-viset des Français qui avaient placé en moi leur espérance de changement. De ce point de vue là, il faut bien le dire, j'ai manqué mon rendez-vous avec les Français.»

Un rapport sexuel tarifé?

«Ce n'était pas un rapport tarifé. Est-ce que c'était une faiblesse ? Je crois que c'est plus grave qu'une faiblesse, c'est une faute morale. Et je n'en suis pas fier. Je la regrette infiniment, je l'ai regrettée tous les jours au long de ces quatre mois, et je crois que je n'ai pas fini de les regretter.»

Un rapport sexuel violent?

«Il faut lire ce que dit le rapport du procureur. Et il faut le lire attentivement. Le rapport du procureur ne m'accuse en rien en matières de traces ou de blessures.»

«Ce tabloid qu'est devenu L'Express, avec beaucoup d'acharnement voulu présenter comme un rapport médical ce qui n'était que la fiche d'entrée à l'hôpital de Nafissatou Diallo et ce qu'elle avait elle-même déclaré».

«Mais dans le rapport officiel, il n'y a rien. Ni griffures, ni blessures, ni aucune trace de violence. Ni sur elle, ni sur moi.»

Pourquoi Nafissatou Diallo a-t-elle porté plainte?

«C'est une question à laquelle il faut répondre, mais c'est plus à elle d'y répondre. Certains ont évoqué plusieurs hypothèses, des hypothèses financières par exemple. Je ne vaux pas pour ma part trop me prononcer là-dessus, mais on y reviendra peut-être tout-à-l'heure.»

A-t-il tenté de fuir?

«On a dit beaucoup de choses fausses là-dessus. On a dit que j'avais voulu fuir alors qu'il aurait été facile de vérifier immédiatement que mon billet pour l'Europe avait été pris depuis des jours et que l'horaire n'avait en rien changé. On a dit que j'avais voulu fuir alors que j'allais simplement déjeuner avec ma fille. On a dit que j'avais quitté précipitamment l'hôtel alors que les caméras montrent que ce n'est absolument pas le cas.»

«Et voyez-vous, ce à quoi il faut se référer, c'est le rapport du procureur. Ce procureur qui m'a accusé, qui m'a fait passer les menottes sur les seules déclarations qu'il avait reçues.»

«On a écrit qu'il y avait des traces matérielles d'agression ? Le rapport dit qu'il n'y en a aucune.»

Se considère-t-il blanchi ?

«Le rapport du procureur dit quoi? Ce procureur qui a enquêté avec des moyens considérables. Ce ne sont pas mes avocats qui disent ça, ce n'est pas moi. Le rapport dit Naffissatou Diallo a menti sur tout. Pas seulement sur son passé, ça ça n'as pas beaucoup d'importance. Elle a menti sur les faits. Le procureur écrit dans le rapport qu'elle a présenté tellement de versions différentes, qu'il ne peut plus en croire un mot. Il dit que dans pratiquement chaque entretien qu'il a eu avec elle, elle leur a menti. Et à l'audience de la cour, celle qui a finalement renoncé aux charges, il dit que c'était surréaliste, "surréaliste" c'est son mot, de voir qu'à un entretien, il niait avoir dit ce qu'elle nous avait dit à l'entretien précédent. Donc tout cette histoire qu'elle nous a racontée est un mensonge.»

«Les charges ont été abandonnées. Qu'est ce que ça veut dire? Est-ce que ça veut dire: on ne sait pas si celui qui était accusé est coupable ou innocent, ou on a un doute? Non ! Elles ont été abandonnées parce qu'il n'y avait pas lieu de pousuivre. Vous évoquiez le non-lieu à la française, c'est exactement la même chose. Il n'y a pas lieu de poursuivre parce qu'il ne reste plus d'accusation. S'il était resté la moindre accusation qui tienne, alors il y aurait eu un procès. »

Procédure civile: vers une négociation?

«C'est un peu curieux pour nous Français que quand toutes les charges ont disparu au pénal, on puisse néanmoins mener une procédure au civil. Mais c'est le cas aux Etats-Unis.»

«Au demeurant, l'existence de cette procédure civile montre bien les motivations financières qui sont derrière tout ça et que j'évoquais tout à l'heure. Ca n'est d'ailleurs pas le seul moment où ces motivations financières apparaissent.»

«Peut-être vous souvenez-vous de l'épisode de la phrase qui avait été prononcée entre Nafissatou Diallo et son ami en prison dans l'Arizona, où elle disait: "Cet homme a de l'argent, je sais ce que je fais". Kenneth Thomson, l'avocat de la plaignante, a prétendu que la traduction, parce que ça avait été dit en fulanisXXX, le lanage de Guinée, était mauvais. Alors le procureur a fait venir un deuxième traducteur a confirmé ce que disait le précédent, que c'était bien une affaire d'argent.»

«La procédure civile va se déroule, je n'ai pas l'intention de négocier. Elle prendra le temps qu'il faudra».

Justice violente ?

«Comment vous dire... J'ai eu peur. J'ai eu très peur. Quand vous êtes pris dans les mâchoires de cette machine, vous avez l'impression qu'elle peut vous broyer. J'ai eu le sentiment que j'était piétiné, humilié, avant même de pouvoir dire un mot. Dans cette affaire, j'ai vécu des choses violentes, oui. Des attaques terribles. Et j'ai beaucoup perdu, même si d'autres, dans d'autres circonstances, ont dû parfois perdre plus que moi.»

Interventions extérieures? Piège?

«Un piège c'est possible, un complot nous verrons.Il y a des zones d'ombres.»

«A la page 12 de ce rapport, le procureur dit que des informations ont été données à Kenneth Thomson, l'avocat de Naffissatou Diallo, sur les circulations dans l'hôtel. Et le procureur écrit que ce ne sont pas ses services qui les ont données. Quelqu'un a bien dû la donner. Parce que moi je les avais demandées ces informations, et elles m'ont été refusées.»

«Je voudrais bien savoir pourquoi on a décidé d'aider celle qui m'accusait et pas de collaborer avec moi.»

Accuser le Sofitel?

«Nous verrons.»

Ane Sinclair:

«C'est une femme exceptionnelle. Je n'aurais pas résisté à tout ça sans elle. J'ai eu une chance folle de l'avoir à mes côtés.»

«Je lui ai fait du mal, je le sais, je m'en veux. Mais vous savez, elles n'aurait pas été comme cela à mes côtés, elle ne m'aurait pas soutenu de cette façon si dès la première seconde elle n'avait pas su que j'étais innocent.»

L'argent dépensé pour sa défense:

«Pour nous Français, le rôle de l'argent dans la justice américaine est très choquant. Et face aux difficultés quotidiennes de la vie des Français ,les sommes en question ont choqué, c'est sûr.»

«Qu'est-ce- qu'il fallait faire ? Quand vous avez quelques heures pour vous loger, ou alors vous retournez à Rikers Island (ndlr: le nom de la prison où DSK a été incarcéré), vous n'hésitez pas si vous avez la chance de pouvoir ne pas hésiter.»

«Il a fallu choisir un logement. Anne avait loué un deux pièces. On n'a pas pu y rester: 300 journalistes dans la rue, les locataires ont fait une pétition pour nous sortir. On peut les comprendre. On a ensuite trouvé pour six jours un studio d'une vingtaine de mètres carrés. On y est restés que trois jours, car cette fois c'est 400 journalistes qu'il y avait en-bas et qui rendaient la vie de l'immeuble impossible. Il fallait sortir et il ne restait plus de temps. Il fallait trancher, il fallait trouver quelque chose sinon je retournais là-bas. Alors il fallait une maison parce que dans un immeuble, les locataires ne nous auraient jamais acceptés à cause des troubles créés par la presse. Alors il n'y avait pas beaucoup de maisons possibles, et puis il en fallait une qui satisfasse les conditions de sécurité imposées par le juge et réalisées par une société privée.»

«On a trouvé cette maison. Je ne l'ai pas aimée cette maison, elle a coûté cher! Mais c'était ça ou bien retourner à Rikers Island.»

Affaire Banon:

«J'ai été entendu comme témoin. J'ai dit la vérité, que dans cette rencontre il n'y avait eu aucun acte d'agression, aucune violence. Je n'en dirai pas plus. Je l'avais déjà dit, je dis exactement la mêm chose.»

«La version qui a été présentée est une version imaginaire et calomnieuse. J'ai d'ailleurs déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse. Mais c'est une affaire en cours, donc je ne la commenterai pas plus.»

La crainte d'autres plaintes ?

«Si vous appelez "d'autres affaires similaires" d'autres affaires tout aussi inventées et montées de toutes pièces, on ne peut jamais savoir.»

Ses relations avec les femmes:

«Il faut aborder les choses franchement. J'ai vu, entendu ou lu ce qui avait été dit sur moi en sus de dizaines de mensonges. Je mesure bien l'impression que ça a donnée. Ce portrait, moi je ne l'aime pas et je le récuse même si j'y ai ma part de responsabilité.»

«Ce qui m'a blessé le plus, c'est que toute ma vie y était présentée comme si, parce que j'ai eu du pouvoir, mes relations avec les autres, hommes ou femmes, devaient passer par cette relation de pouvoir. C'est tout le contraire de moi. Jamais je n'ai essayé d'emmener une relation avec quelqu'un sur le terrain d'une relation de pouvoir. J'ai du respect pour les femmes, je comprends leurs réactions.»

«Je comprends que ce la puisse choquer. Je l'ai payé lourdement, je le paye toujours, j'ai beaucoup perdu dans cette histoire.»

«De puis quatre mois, j'ai vu la douleur que j'ai crée autour de moi et j'ai beaucoup réfléchi: cette légèreté, je l'ai perdue. Pour toujours.»

Prise de distance de Martine Aubry:

«Je comprends cette réaction.»

Acte manqué d'un candidat qui ne voulait pas se déclarer?

«Je ne crois pas à cette thèse psychologisante»

Carrière politique brutalement interrompue?

«Oui, je voulais être candidat. Je pensais que ma position au FMI me donnait un regard aigü sur la vérité de la situation françaises _sur ses difficultés mais aussi ses atouts dans la mondialisation_ et que je pouvais être utile et apporter des réponses.»

«Tout ça est derrière moi. Je ne suis évidemment pas candidat même si je continue de penser que la victoire de la gauche est nécessaire dans notre pays.»

Soutenir un candidat de la primaire ?

«Je souhaite la victoire de la gauche donc je souhaite le succès des primaires. Il me semble d'ailleurs depuis le débat de l'autre soir que c'est bien parti. Mais je ne crois que ce soit mon rôle de m'immiscer dans la primaire.»

Soutien à Martine Aubry avec qui il avait un "pacte" ?

«Nous avions effectivement un pacte. Martine Aubry est une amie. Pendant toute cette période elle a été très présente et j'ai été sensible à cette présence. Mais je ne veux pas m'immiscer dans la primaire.»

Sur la crise et la Grèce:

(Transciption incomplète).

«Il faut accepter de reconnaître qu'il faut prendre sa perte». «Tout le monde doit la prendre, les Etats et les banques», a-t-il insisté, plaidant également pour une plus grande solidarité et une «convergence budgétaire» dans la zone euro.

vendredi 9 septembre 2011

François Hollande, homme d'inaction?

Le mot du jour: "Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique ? Une seule ?" de Ségolène Royal. Effectivement, Références - Ségolène Royal virulente contre François Hollande et Martine Aubry, Le Monde, 8 septembre 2011

lundi 5 septembre 2011

jeudi 7 juillet 2011

mercredi 6 juillet 2011

#DSK Pourquoi une victime de viol devient elle l'accusée?

Références

- Victimes de viol: «Les rares qui osent porter plainte se font laminer», 20minutes.fr, 6 juillet 2011

- Faut-il être nécessairement vertueux pour être reconnu comme victime?, rue89.com, Par Francois Durpaire, 2 juillet 2011

- Frenchwomen Weigh Impact and Fallout of Strauss-Kahn Case, The New York Times, 2 juillet 2011

- ONU: La justice reste hors de portée pour des millions de femmes, Juillet 2011

- Tristane Banon est "une femme très perturbée par son enfance", Europe 1, 5 juillet 2011

Anne Sinclair, Anne Sinclair, archétype de la femme sacrificielle de la société machiste

"Autrement dit, rien n'est fini dans cette lamentable histoire. Tout cela fait penser qu'une malheureuse femme de chambre a été piégée mais qu'il est quelqu'un qui en sort grandi et on devine que je pense là à Anne Sinclair." Jean Daniel, 5 juillet 2011

Références

- DSK : pour tout dire !, par jean Daniel, 5 juillet 2011

- Anne Sinclair : "N'oublions pas ceux qui nous ont craché à la gueule", nouvelobs.com, 4 juillet 2007

Un homme riche peut-il incarner la gauche?

Références

- DSK: De la gauche caviar à la gauche truffe, par Laurent Joffrin, nouvelobs.com, 4 juillet 2011

Y a t'il un axe Polanski-DSK-BHL ?

Références

- Les cinq leçons de la non-affaire Strauss-Kahn, La Règle du jeu, par Bernard-Henri Lévy, 6 juillet 2011

- Les leçons de l’affaire DSK, La Règle du jeu, par Bernard-Henri Lévy, 3 juillet 2011

- La noblesse muette de Dominique Strauss-Kahn, La Règle du jeu, par Bernard-Henri Lévy, 2 juillet 2011

- L’interview de Bernard-Henri Lévy dans Le Parisien, 2 Juillet 2011

mardi 5 juillet 2011

samedi 25 juin 2011

vendredi 24 juin 2011

Quelle réforme pour le #medicament?

Parmi les mesures envisagées, le ministre propose que, sur chaque boîte de médicament, soit inscrit le numéro vert d'appel et le site internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament (nouveau nom de l'Afssaps), auxquels les patients peuvent s'adresser.

Xavier Bertrand souhaite aussi que la liste des médicaments sous "surveillance particulière" soit "régulièrement mise à jour par l'Agence et publiée sur son site internet". Ces médicaments porteraient un pictogramme sur la boîte afin d'encourager patients et professionnels de santé à signaler d'éventuels effets indésirables.

Sur le sujet - sensible - des visiteurs médicaux, qui sont employés par les laboratoires pour présenter leurs produits auprès des médecins, Xavier Bertrand a estimé que le système devait être revu "de fond en comble", sans pour autant se prononcer en faveur de leur suppression comme le recommandait l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas). Après avoir atteint un pic d'environ 24 000 (en 2003-2004), les effectifs des visiteurs médicaux ne cessent de baisser. Ils n'étaient plus que 17 000 fin 2010, estimait récemment le syndicat patronal (Leem).

Xavier Bertrand a précisé qu'il présenterait un projet de loi "avant la trêve estivale" pour qu'il puisse être soumis au Parlement "à l'automne 2011".

Références

- Bertrand présente sa réforme du médicament, Le Point, 23 juin 2011

Faut-il légaliser le #cannabis?

Articles

- A quoi ressemblerait une filière nationale du cannabis?, slate.fr, 24 juin 2011

- Vaillant veut une filière d'État du cannabis, Le Figaro, 16 juin 2011

- Trafic : le ras-le-bol des quartiers, Libération, 16 juin 2011

- Légalisation du cannabis: la gauche toujours frileuse, Libération, 15 juin 2011

- Cannabis : lâcher prise?, Libération, 15 juin 2011

- La légalisation des drogues dures fait son chemin, slate.fr, 21 janvier 2011

- Drogues: et si l'Amérique latine osait la légalisation?, slate.fr, 1er février 2010

jeudi 23 juin 2011

Qu'est-il arrivé à Luc Ferry?

- Un parallèle avec l'affaire Polanski?

- L'axe Polanski-DSK-Ministre X

Références

- Accusations de pédophilie : des témoins étayent les déclarations de Luc Ferry, Le Parisien, 24 juin 2011

- Affaire Ferry: témoignages de touristes, Le Figaro , 26 juin 2011

- Luc Ferry: l'effarante curée, slate.fr, 23 juin 2011

jeudi 16 juin 2011

La sale guerre des avocats de #DSK

Articles

- Affaire DSK : attaquer l'image de la plaignante sera difficile, Le Figaro, 15 juin 2011

- From African Village to Center of Ordeal, New York Times, 14 juin 2011

- La défense de l'ancien patron du FMI assure avoir les éléments suffisants pour «ébranler sérieusement» le dossier d'accusation, Le Figaro, 27 mai 2011

Qui a peur du logement social?

Articles

- Le logement social croît, mais des efforts restent à faire, Le Figaro, 16 juin 2011

Le pouvoir d'achat baisse t'il vraiment?

Articles

- Pourquoi a-t-on l'impression que le pouvoir d'achat baisse?, par Jean-Marie Pottier, slate.fr, 10 mai 2011

La Grande peur génomique

Articles

- Humain, plus qu'humain, par jacques Attali, slate.fr, 13 juin 2011

La révolte des jeunes européens

Articles

- Chômage des jeunes Européens: étudier plus pour gagner moins?, slate.fr, 15 juin 2011

Quel bilan pour le Grand emprunt?

Articles

- Le Grand emprunt dernière chance de l’innovation en France, par Gilles Bridier, slate.fr, 14 janvier 2011

Pourquoi l'Europe est-elle nulle en technologie?

Articles

- L'Europe est nulle en technologie, slate.fr, 14 juin 2011

- Les douze pays les plus innovants, slate.fr, 5 juin 2011

- La fin du Web, ce fléau pour l'innovation, slate.fr, 30 avril 2009

- Concurrence des pays émergents: l’innovation ne suffira pas à nous protéger, par Julien Landfried, slate.fr, 26 avril 2011

- Le Grand emprunt dernière chance de l’innovation en France, par Gilles Bridier, slate.fr, 14 janvier 2011

Qu'est ce que la "Droite populaire"?

Faut-il légaliser le mariage homosexuel?

lundi 13 juin 2011

Une ou plusieurs droites?

- Peut–on ressusciter l’UDF?, Du Grain à moudre, 11 mai 2011

La réforme de la psychiatrie

Le texte prévoit l'intervention d'un juge judiciaire au-delà de 15 jours pour une hospitalisation d'office à la demande d'un tiers, et aussi quand elle est à la demande du préfet.

Le préfet peut, par ailleurs, ordonner l'hospitalisation d'office même si un certificat médical estime que ce n'est pas nécessaire, mais il sera désormais tenu de lever la privation de liberté si un second certificat médical - établi dans les 24 heures suivant l'admission - l'estime nécessaire.

Le texte prévoit l'instauration de soins sans consentement à domicile.

Il instaure également une possibilité d'hospitalisation d'office en cas de "péril imminent".

Le projet de loi a été initié fin 2008 par Nicolas Sarkozy après le meurtre d'un étudiant à Grenoble par un malade mental qui s'était enfui de l'hôpital. Quelque 70 000 personnes sont hospitalisées sous contrainte chaque année.

Nora Berra a annoncé un plan santé mentale "pour l'automne 2011".

Références

- Le Parlement adopte définitivement la réforme sur les soins psychiatriques, Le Point, 22 juin 2011

- Psychiatrie : la loi s’aliène médecins et malades, Libération, 15 juin 2011

Emissions

- Psychiatrie : le grand retour en arrière?, Du Grain à moudre, 9 mai 2011

Le bilan Mitterand

- Peut–on dire qu’avec Mitterrand une politique de gauche a vraiment réussi en France?, Du Grain à moudre, 10 mai 2011

Les nouvelles formes de la distinction

- Culture : les nouvelles formes de la distinction, Du Grain à moudre, 12 mai 2011

- Les métamorphoses de la distinction : inégalités culturelles dans la France d'aujourd'hui. Philippe Coulangeon. Grasset, 2011

- Les pratiques culturelles des Français à l'ère numérique : enquête 2008. Olivier Donnat. La Découverte, 2009

Quelle politique économique pour 2012 ?

- Quelle politique économique pour 2012?, Du Grain à moudre, 7 juin 2011 (Guillaume Duval, rédacteur en chef à « Alternatives Economiques », Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l'IREF - Institut de Recherches Economiques et Fiscales, Fondateur de Entrepreneur Junior)

- 2012 : comment doper la croissance et le pouvoir d’achat des français?, Du Grain à moudre, 3 mai 2011

Que faire du Front national?

Emissions

- La critique du Front National a-t-elle jamais atteint son but?, Du Grain à moudre, 9 juin 2011

- Le traitement du Front National dans les médias doit-il être remis en question ? ... et dans quel sens? , Du Grain à moudre, 28 avril 2011

Livres

- Marine Le Pen. Caroline Fourest, Fiammetta Venner, Grasset, 2011.

- Les sciences sociales au prisme de l'extrême droite : enjeux et usages d'une récupération idéologique. Sylvain Crépon. L'Harmattan, 2008

samedi 11 juin 2011

Afrique: La bombe démographique

Références

- La bombe démographique, Eric Le Boucher, slate.fr, 10 juin 2011

- Les bienfaits de l'immigration, Eric Le Boucher, slate.fr, 26 avril 2011

jeudi 19 mai 2011

vendredi 6 mai 2011

vendredi 8 avril 2011

Les Trente glorieuses sont-elles devant nous?

Karine Berger - Vidéo 1



Karine Berger - Vidéo 2



Karine Berger - Vidéo 3



Karine Berger - Vidéo 4



Liens

- TousOptimistes.com

Références

- Et si la croissance revenait pour trente ans, Le Figaro, 30 mars 2011

samedi 26 février 2011

dimanche 20 février 2011

jeudi 17 février 2011

vendredi 14 janvier 2011

Que penser de l'affaire Zemmour?

«Il suffit, comme j’ai eu l’occasion de le faire, de consulter les listings de la Direction centrale de la Sécurité publique du ministère de l’Intérieur, pour constater que plus de 50% des infractions constatées sont imputables à des jeunes dont le patronyme est de consonance africaine ou maghrébine» déclare Chevènement, dans un courrier du 3 janvier 2011 adressé à la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris, où a débuté le 11 janvier 2011 le procès d'Eric Zemmour, cité en justice pour diffamation et provocation à la haine raciale par SOS Racisme, la Licra, le Mrap, l’UEJF et J’accuse.


Références

- Bernard Debré juge le procès Zemmour "scandaleux", lejdd.fr, 14 janvier 2011

- Eric Zemmour au tribunal comme à la télé, Par Kévin Le Louargant, 14/01/2011

- Eric Nolleau: «Si je devais attaquer Zemmour à chaque fois que je suis en désaccord avec lui», Libération, 13 janvier 2011

- Zemmour et Dieudonné n'ont rien à faire devant un juge, Hugues Serraf, slate.fr, 14 janvier 2011

- «Trafiquants noirs et arabes»: quand Chevènement défend Zemmour, Libération.fr, 12 janvier 2011

- Eric Zemmour: «Mes propos sont brutaux, mais la réalité est brutale», Libération.fr, 12 janvier 2011

La dépression nerveuse française

Références

- La France, société du spectacle triste, Eric Le Boucher, 12 janvier 2011

Faut-il s'indigner ou s'engager?

Références

- Lettre ouverte à Stéphane Hessel, Bruno de Verdelhan, lecteur du Monde, 14 janvier 2011

- Faut-il toujours s'indigner ?, par Alain Pierret, Le Monde, 14 janvier 2011

- Indignez-vous si vous voulez, mais..., Eric Le Boucher, slate.fr, 8 janvier 2011

- Stéphane Hessel s'attaque à des moulins à vent, Eric Le Boucher, slate.fr, 30 décembre 2010

- Indignez-vous!, l'esprit de Résistance de Stéphane Hessel, Philippe Boggio, 16 décembre 2010

mercredi 12 janvier 2011

L'affaire du Mediator

Références

- Le Mediator, une bombe à fragmentation, Jean-Yves Nau, 13 janvier 2011

- Mediator: une histoire française?, Du grain à moudre, France-Culture, 02.12.2010 - 18:20

mardi 4 janvier 2011

Non, le peuple n’est pas une masse brutale et ignorante

Par JACQUES RANCIÈRE Philosophe, Libération, 3 janvier 2011

Il ne se passe pas de jour où l’on n’entende dénoncer les risques du populisme. Il n’est pas pour autant facile de saisir ce que le mot désigne. Qu’est-ce qu’un populiste ? A travers tous les flottements du mot, le discours dominant semble le caractériser par trois traits essentiels : un style d’interlocution qui s’adresse directement au peuple par-delà ses représentants et ses notables ; l’affirmation que gouvernements et élites dirigeantes se soucient de leurs propres intérêts plus que de la chose publique ; une rhétorique identitaire qui exprime la crainte et le rejet des étrangers.

Il est clair pourtant qu’aucune nécessité ne lie ces trois traits. Qu’il existe une entité appelée peuple qui est la source du pouvoir et l’interlocuteur prioritaire du discours politique, c’est la conviction qui animait les orateurs républicains et socialistes d’antan. Il ne s’y lie aucune forme de sentiment raciste ou xénophobe. Que nos politiciens pensent à leur carrière plus qu’à l’avenir de leurs concitoyens et que nos gouvernants vivent en symbiose avec les représentants des grands intérêts financiers, il n’est besoin d’aucun démagogue pour le proclamer. La même presse qui dénonce les dérives «populistes» nous en fournit jour après jour les témoignages les plus détaillés. De leur côté, les chefs d’Etat et de gouvernement dits «populistes», comme Silvio Berlusconi ou Nicolas Sarkozy, se gardent bien de propager l’idée «populiste» que les élites sont corrompues. Le terme «populisme» ne sert pas à caractériser une force politique définie. Il ne désigne pas une idéologie ni même un style politique cohérent. Il sert simplement à dessiner l’image d’un certain peuple.

Car «le peuple» n’existe pas. Ce qui existe ce sont des figures diverses, voire antagoniques du peuple, des figures construites en privilégiant certains modes de rassemblement, certains traits distinctifs, certaines capacités ou incapacités. La notion de populisme construit un peuple caractérisé par l’alliage redoutable d’une capacité - la puissance brute du grand nombre - et d’une incapacité - l’ignorance attribuée à ce même grand nombre. Pour cela, le troisième trait, le racisme, est essentiel. Il s’agit de montrer à des démocrates toujours suspects d’«angélisme», ce qu’est en vérité le peuple profond : une meute habitée par une pulsion primaire de rejet qui vise en même temps les gouvernants qu’elle déclare traîtres, faute de comprendre la complexité des mécanismes politiques, et les étrangers qu’elle redoute par attachement atavique à un cadre de vie menacé par l’évolution démographique, économique et sociale. La notion de populisme remet en scène une image du peuple élaborée à la fin du XIXe siècle par des penseurs comme Hippolyte Taine et Gustave Le Bon, effrayés par la Commune de Paris et la montée du mouvement ouvrier : celle des foules ignorantes impressionnées par les mots sonores des «meneurs» et menées aux violences extrêmes par la circulation de rumeurs incontrôlées et de frayeurs contagieuses.

Ces déchaînements épidémiques de foules aveugles entraînées par des leaders charismatiques sont-ils vraiment à l’ordre du jour chez nous ? Quels que soient les griefs exprimés tous les jours à l’égard des immigrés et notamment des «jeunes des banlieues», ils ne se traduisent pas en manifestations populaires de masse. Ce qu’on appelle racisme aujourd’hui dans notre pays est essentiellement la conjonction de deux choses. Ce sont d’abord des formes de discrimination à l’embauche ou au logement qui s’exercent parfaitement dans des bureaux aseptisés. Ce sont ensuite des mesures d’Etat dont aucune n’a été la conséquence de mouvements de masse : restrictions à l’entrée du territoire, refus de donner des papiers à des gens qui travaillent, cotisent et paient des impôts en France depuis des années, restriction du droit du sol, double peine, lois contre le foulard et la burqa, taux imposés de reconduites à la frontière ou de démantèlements de campements de nomades. Ces mesures ont pour but essentiel de précariser une partie de la population quant à ses droits de travailleurs ou de citoyens, de constituer une population de travailleurs qui peuvent toujours être renvoyés chez eux et de Français qui ne sont pas assurés de le rester.

Ces mesures sont appuyées par une campagne idéologique, justifiant cette diminution de droits par l’évidence d’une non-appartenance aux traits caractérisant l’identité nationale. Mais ce ne sont pas les «populistes» du Front national qui ont déclenché cette campagne. Ce sont des intellectuels, de gauche dit-on, qui ont trouvé l’argument imparable : ces gens-là ne sont pas vraiment français puisqu’ils ne sont pas laïques.

Le récent «dérapage» de Marine Le Pen est à cet égard instructif. Il ne fait en effet que condenser en une image concrète une séquence discursive (musulman = islamiste = nazi) qui traîne un peu partout dans la prose dite républicaine. L’extrême droite «populiste» n’exprime pas une passion xénophobe spécifique émanant des profondeurs du corps populaire ; elle est un satellite qui monnaye à son profit les stratégies d’Etat et les campagnes intellectuelles distinguées. L’Etat entretient le sentiment permanent d’une insécurité qui mêle les risques de la crise et du chômage à ceux du verglas ou du formamide pour faire culminer le tout dans la menace suprême de l’islamiste terroriste. L’extrême droite met les couleurs de la chair et du sang sur le portrait standard dessiné par les mesures ministérielles et la prose des idéologues.

Ainsi ni les «populistes» ni le peuple mis en scène par les dénonciations rituelles du populisme ne répondent-ils vraiment à leur définition. Mais peu importe à ceux qui en agitent le fantôme. L’essentiel, pour eux, est d’amalgamer l’idée même du peuple démocratique à l’image de la foule dangereuse. Et d’en tirer la conclusion que nous devons nous en remettre à ceux qui nous gouvernent et que toute contestation de leur légitimité et de leur intégrité est la porte ouverte aux totalitarismes. «Mieux vaut une république bananière qu’une France fasciste», disait un des plus sinistres slogans antilepénistes d’avril 2002. Le battage actuel sur les dangers mortels du populisme vise à fonder en théorie l’idée que nous n’avons pas d’autre choix.

Qu'est ce que le populisme?

 Selon Wikipedia, le populisme désigne un type de discours et de courants politiques, critiquant les élites et prônant le recours au peuple (d’où son nom), s’incarnant dans une figure charismatique et soutenu par un parti acquis à ce corpus idéologique. Il suppose l'existence d'une démocratie représentative qu’il critique. C'est pourquoi ses manifestations ont réapparu avec l'émergence des démocraties modernes, après avoir connu selon certains historiens une première existence sous la République romaine.

Selon Annie Collovald8, le mot populisme connaît un nouveau succès depuis les années 1980, comme synonyme de démagogie ou d'opportunisme politique, surtout lorsqu'il s'agit de mouvements d'opposition.

Selon cette universitaire en sciences politiques, la catégorie renseignerait moins sur ceux qu'elle désigne que sur ceux qui l'emploient.

Annie Collovald met en parallèle le succès du vocable avec la disparition progressive des classes populaires dans les appareils et dans les discours des partis politiques et interprète l'usage croissant du mot populisme ou populiste comme l'expression d'une méfiance grandissante à l'égard des classes populaires et d'un penchant nouveau pour la démocratie capacitaire voire censitaire. En effet, le populisme a depuis cette époque souvent été identifié à l'extrême-droite.

Pourtant, comme le souligne l'historien Michel Winock, le populisme n'est pas spécifiquement d'extrême droite. Le mot désigne une confiance dans le peuple que l'on rencontre dans les discours de Robespierre ou les écrits de Michelet9. ».

Le terme populisme reste néanmoins très flou dans son utilisation, et son sens peut varier selon le contexte du discours. Souvent proche de la démagogie, il peut ainsi dénoncer les personnes qui cherchent à mobiliser le peuple par des promesses électoralistes, en exacerbant ses frustrations et en réveillant parfois les préjugés populaires tels que le nationalisme, la xénophobie, le racisme ou en justifiant les réflexes sécuritaires.

Populisme

Le terme populisme est souvent utilisé dans un sens péjoratif par les classes dirigeantes ou les politiciens au pouvoir pour critiquer l'opposition à leur politique.

Liens

- Manuel Valls «marche sur la corde raide du populisme», accuse Eva Joly, Libération, 22 août 2013

- Non, le peuple n’est pas une masse brutale et ignorante, Par JACQUES RANCIÈRE Philosophe, Libération, 3 janvier 2011

- Erwan Sommerer, L'épochè populiste - Dialogue avec une fiction philosophique: le populiste et le démocrate; la suspension populiste du jugement; le peuple contre le concept de peuple; le dialogue avec le réel. In Le Portique [En ligne], 2-2006. Consulté le 20 mars 2012.

- Patrick Sébastien : « Populiste, pour moi, c'est pas péjoratif » , Par Augustin Scalbert | Rue89 | 10/04/2010


- Wikiquote
- Wikipedia

Ouvrages

  • Daniele Albertazzi et Duncan McDonnell, Twenty-First Century Populism: The Spectre of Western European Democracy, Londres : Palgrave Macmillan, 2007.
  • Thierry Bouclier, Les Années Poujade, Editions Remi Perrin, 2006.
  • Annie Collovald, Le « Populisme du FN » : un dangereux contresens, Éditions du Croquant, 2004 (ISBN 2-914968-06-X)
  • Laurent François, Populisme d'Europe, Lyon : Institut d'Études Politiques, 2006. (en ligne)
  • Stuart Hall, Le Populisme autoritaire. Puissance de la droite et impuissance de la gauche au temps du thatchérisme et du blairisme, trad. de Christophe Jaquet, Paris, Éditions Amsterdam, Paris, 2008 (ISBN 978-2915547658).
  • Ernesto Laclau, La Raison populiste, trad. Jean-Pierre Ricard, Paris, Seuil, 2008 (ISBN 978-2020884211).
  • Christopher Lasch, "Le Seul et vrai Paradis", Champs/Flammarion , 2002 ; "La Révolte des élites et la trahison de la démocratie", Climats, 1996.
  • Dominique Reynié, Populismes : la pente fatale, Paris, Plon, 2011, 280 pages
  • Jean-Pierre Rioux (directeur). Les Populismes. Collection Tempus. Paris : Perrin, 2007 (ISBN 978-2262026134)
  • Pierre-André Taguieff, L'Illusion populiste : essai sur les démagogies de l'âge démocratique, Flammarion, 2007.
  • Jérôme Vidal, « Les « temps nouveaux », le populisme autoritaire et l'avenir de la gauche. À propos de Le Populisme autoritaire de Stuart Hall », in La Revue internationale des livres et des idées, n° 5, mai-juin 2008 (en ligne).

- Mathew Crawford

https://fr.wikipedia.org/wiki/Matthew_Crawford

https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/trump-dans-loeil-des-philosophes-44-la-revolution-peut-elle-etre-menee-par-lelite