L?Express, 2 avril 2010
Présente en Haïti depuis quinze ans, l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) travaille aujourd'hui à la reconstruction du système universitaire haïtien, avec une certitude: rebâtir l'enseignement supérieur de l'île est primordial pour son redressement à long terme.
Plein cap sur l'avenir, quand le présent est loin d'être assuré. Voilà ce à quoi l'Agence universitaire de la francophonie (AUF) travaille depuis le mois de janvier, en essayant de reconstruire dès à présent le système universitaire haïtien. Déjà bien malade des maux traditionnels qui gangrènent l'éducation dans les pays pauvres - manque de personnel, sous-qualification des professeurs - l'enseignement supérieur de l'île a été quasiment réduit à néant par le séisme de janvier. L'Ecole normale supérieure d'Haïti a été durement touchée, l'Université d'Etat a été détruite, la faculté de linguistique s'est effondrée sur le recteur et plus de 300 étudiants.
Cours sous la tente
L'AUF, financée par des fonds publics, a donc mis en place toute une série de dispositifs pour redonner un accès au savoir aux étudiants haïtiens. Avec le soutien de nombreuses universités françaises, des cours en visioconférence ont ainsi été dispensés dès la semaine qui a suivi le séisme. Sous une tente, pour l'instant. Leur contenu était de circonstance: la tectonique des plaques. Mais l'action de l'AUF ne sarrête pas à ce soutien ponctuel. Elle travaille à la mise en place dune université virtuelle accessible aux étudiants haïtiens.
"Nous avons créé une délégation pour l'enseignement supérieur en Haïti, qui a pour but de coordonner l'aide que peuvent apporter les 278 universités francophones de notre réseau. L'objectif, c'est de créer un point d'entrée numérique à partir duquel les étudiants haïtiens auront accès à des cours", explique Jean-Marie Théodat, responsable de la délégation Caraïbes de l'AUF. Sur place, l'association travaille également à la mise en place de cours, qui devraient démarrer mi-avril. Pour les assurer, la Confédération des présidents d'universités, l'Agence inter-établissement de recherche pour le développement, ou encore le CNRS, tout comme de nombreuses facultés francophones étrangères, ont d'ores et déjà proposé de mettre à disposition certains de leurs enseignants.
Les jeunes, acteurs de la relève
Si ces actions sont entreprises dans l'urgence, l'objectif de l'AUF vise pourtant le long terme. "Nous voulons rebâtir lenseignement supérieur haïtien sur de nouvelles bases", affirme Jean-Marie Théodat. "La formation supérieure, c'est primordial pour l'avenir d'Haïti, pour que les jeunes deviennent des acteurs engagés dans la relève du pays. Il faut que le pays soit en mesure de former des élites, et de les garder."
L'ambition de l'AUF est d'ailleurs la création d'un vrai campus universitaire en Haïti. Dans cette optique, l'association avait créé l'Institut Aimé Césaire, une faculté de gestion ayant pour but de former les futurs cadres de l'île. Détruite en janvier, elle est aujourd'hui hébergée par l'université des Antilles-Guyane à Fort-de-France, en Martinique.
samedi 3 avril 2010
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