dimanche 18 septembre 2011

Interview de #DSK sur #TF1: le #Verbatim

Source: Libération

Pour info:

- le rapport Vance traduit par rue89.com

- Diallo-DSK : ce que dit et ne dit pas le médico-légal, par Jean-Yves Nau, slate.fr, 27 août 2011

Verbatim

«Beaucoup de gens se sont exprimés sur cette affaire, sauf moi. J'avais dit que je voulais parler d'abord devant les Français. J'ai toujours clamé mon innocence et je suis content, ce soir, alors que les charges qui étaient énoncées contre moi sont tombées, de pouvoir m'exprimer.»

«Alors qu'est-ce qui s'est passé ? Ce qui s'est passé ne comprend ni violence, ni contrainte, ni agression, ni aucun acte délictuel. C'est le procureur qui le dit, ce n'est pas moi.»

«Ce qui s'est passé, c'est une relation non seulement inapropriée mais plus que ça, une faute. Une faute vis-à-vis de ma femme, de mes enfants, de mes amis, mais aussi une faute vis-à-viset des Français qui avaient placé en moi leur espérance de changement. De ce point de vue là, il faut bien le dire, j'ai manqué mon rendez-vous avec les Français.»

Un rapport sexuel tarifé?

«Ce n'était pas un rapport tarifé. Est-ce que c'était une faiblesse ? Je crois que c'est plus grave qu'une faiblesse, c'est une faute morale. Et je n'en suis pas fier. Je la regrette infiniment, je l'ai regrettée tous les jours au long de ces quatre mois, et je crois que je n'ai pas fini de les regretter.»

Un rapport sexuel violent?

«Il faut lire ce que dit le rapport du procureur. Et il faut le lire attentivement. Le rapport du procureur ne m'accuse en rien en matières de traces ou de blessures.»

«Ce tabloid qu'est devenu L'Express, avec beaucoup d'acharnement voulu présenter comme un rapport médical ce qui n'était que la fiche d'entrée à l'hôpital de Nafissatou Diallo et ce qu'elle avait elle-même déclaré».

«Mais dans le rapport officiel, il n'y a rien. Ni griffures, ni blessures, ni aucune trace de violence. Ni sur elle, ni sur moi.»

Pourquoi Nafissatou Diallo a-t-elle porté plainte?

«C'est une question à laquelle il faut répondre, mais c'est plus à elle d'y répondre. Certains ont évoqué plusieurs hypothèses, des hypothèses financières par exemple. Je ne vaux pas pour ma part trop me prononcer là-dessus, mais on y reviendra peut-être tout-à-l'heure.»

A-t-il tenté de fuir?

«On a dit beaucoup de choses fausses là-dessus. On a dit que j'avais voulu fuir alors qu'il aurait été facile de vérifier immédiatement que mon billet pour l'Europe avait été pris depuis des jours et que l'horaire n'avait en rien changé. On a dit que j'avais voulu fuir alors que j'allais simplement déjeuner avec ma fille. On a dit que j'avais quitté précipitamment l'hôtel alors que les caméras montrent que ce n'est absolument pas le cas.»

«Et voyez-vous, ce à quoi il faut se référer, c'est le rapport du procureur. Ce procureur qui m'a accusé, qui m'a fait passer les menottes sur les seules déclarations qu'il avait reçues.»

«On a écrit qu'il y avait des traces matérielles d'agression ? Le rapport dit qu'il n'y en a aucune.»

Se considère-t-il blanchi ?

«Le rapport du procureur dit quoi? Ce procureur qui a enquêté avec des moyens considérables. Ce ne sont pas mes avocats qui disent ça, ce n'est pas moi. Le rapport dit Naffissatou Diallo a menti sur tout. Pas seulement sur son passé, ça ça n'as pas beaucoup d'importance. Elle a menti sur les faits. Le procureur écrit dans le rapport qu'elle a présenté tellement de versions différentes, qu'il ne peut plus en croire un mot. Il dit que dans pratiquement chaque entretien qu'il a eu avec elle, elle leur a menti. Et à l'audience de la cour, celle qui a finalement renoncé aux charges, il dit que c'était surréaliste, "surréaliste" c'est son mot, de voir qu'à un entretien, il niait avoir dit ce qu'elle nous avait dit à l'entretien précédent. Donc tout cette histoire qu'elle nous a racontée est un mensonge.»

«Les charges ont été abandonnées. Qu'est ce que ça veut dire? Est-ce que ça veut dire: on ne sait pas si celui qui était accusé est coupable ou innocent, ou on a un doute? Non ! Elles ont été abandonnées parce qu'il n'y avait pas lieu de pousuivre. Vous évoquiez le non-lieu à la française, c'est exactement la même chose. Il n'y a pas lieu de poursuivre parce qu'il ne reste plus d'accusation. S'il était resté la moindre accusation qui tienne, alors il y aurait eu un procès. »

Procédure civile: vers une négociation?

«C'est un peu curieux pour nous Français que quand toutes les charges ont disparu au pénal, on puisse néanmoins mener une procédure au civil. Mais c'est le cas aux Etats-Unis.»

«Au demeurant, l'existence de cette procédure civile montre bien les motivations financières qui sont derrière tout ça et que j'évoquais tout à l'heure. Ca n'est d'ailleurs pas le seul moment où ces motivations financières apparaissent.»

«Peut-être vous souvenez-vous de l'épisode de la phrase qui avait été prononcée entre Nafissatou Diallo et son ami en prison dans l'Arizona, où elle disait: "Cet homme a de l'argent, je sais ce que je fais". Kenneth Thomson, l'avocat de la plaignante, a prétendu que la traduction, parce que ça avait été dit en fulanisXXX, le lanage de Guinée, était mauvais. Alors le procureur a fait venir un deuxième traducteur a confirmé ce que disait le précédent, que c'était bien une affaire d'argent.»

«La procédure civile va se déroule, je n'ai pas l'intention de négocier. Elle prendra le temps qu'il faudra».

Justice violente ?

«Comment vous dire... J'ai eu peur. J'ai eu très peur. Quand vous êtes pris dans les mâchoires de cette machine, vous avez l'impression qu'elle peut vous broyer. J'ai eu le sentiment que j'était piétiné, humilié, avant même de pouvoir dire un mot. Dans cette affaire, j'ai vécu des choses violentes, oui. Des attaques terribles. Et j'ai beaucoup perdu, même si d'autres, dans d'autres circonstances, ont dû parfois perdre plus que moi.»

Interventions extérieures? Piège?

«Un piège c'est possible, un complot nous verrons.Il y a des zones d'ombres.»

«A la page 12 de ce rapport, le procureur dit que des informations ont été données à Kenneth Thomson, l'avocat de Naffissatou Diallo, sur les circulations dans l'hôtel. Et le procureur écrit que ce ne sont pas ses services qui les ont données. Quelqu'un a bien dû la donner. Parce que moi je les avais demandées ces informations, et elles m'ont été refusées.»

«Je voudrais bien savoir pourquoi on a décidé d'aider celle qui m'accusait et pas de collaborer avec moi.»

Accuser le Sofitel?

«Nous verrons.»

Ane Sinclair:

«C'est une femme exceptionnelle. Je n'aurais pas résisté à tout ça sans elle. J'ai eu une chance folle de l'avoir à mes côtés.»

«Je lui ai fait du mal, je le sais, je m'en veux. Mais vous savez, elles n'aurait pas été comme cela à mes côtés, elle ne m'aurait pas soutenu de cette façon si dès la première seconde elle n'avait pas su que j'étais innocent.»

L'argent dépensé pour sa défense:

«Pour nous Français, le rôle de l'argent dans la justice américaine est très choquant. Et face aux difficultés quotidiennes de la vie des Français ,les sommes en question ont choqué, c'est sûr.»

«Qu'est-ce- qu'il fallait faire ? Quand vous avez quelques heures pour vous loger, ou alors vous retournez à Rikers Island (ndlr: le nom de la prison où DSK a été incarcéré), vous n'hésitez pas si vous avez la chance de pouvoir ne pas hésiter.»

«Il a fallu choisir un logement. Anne avait loué un deux pièces. On n'a pas pu y rester: 300 journalistes dans la rue, les locataires ont fait une pétition pour nous sortir. On peut les comprendre. On a ensuite trouvé pour six jours un studio d'une vingtaine de mètres carrés. On y est restés que trois jours, car cette fois c'est 400 journalistes qu'il y avait en-bas et qui rendaient la vie de l'immeuble impossible. Il fallait sortir et il ne restait plus de temps. Il fallait trancher, il fallait trouver quelque chose sinon je retournais là-bas. Alors il fallait une maison parce que dans un immeuble, les locataires ne nous auraient jamais acceptés à cause des troubles créés par la presse. Alors il n'y avait pas beaucoup de maisons possibles, et puis il en fallait une qui satisfasse les conditions de sécurité imposées par le juge et réalisées par une société privée.»

«On a trouvé cette maison. Je ne l'ai pas aimée cette maison, elle a coûté cher! Mais c'était ça ou bien retourner à Rikers Island.»

Affaire Banon:

«J'ai été entendu comme témoin. J'ai dit la vérité, que dans cette rencontre il n'y avait eu aucun acte d'agression, aucune violence. Je n'en dirai pas plus. Je l'avais déjà dit, je dis exactement la mêm chose.»

«La version qui a été présentée est une version imaginaire et calomnieuse. J'ai d'ailleurs déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse. Mais c'est une affaire en cours, donc je ne la commenterai pas plus.»

La crainte d'autres plaintes ?

«Si vous appelez "d'autres affaires similaires" d'autres affaires tout aussi inventées et montées de toutes pièces, on ne peut jamais savoir.»

Ses relations avec les femmes:

«Il faut aborder les choses franchement. J'ai vu, entendu ou lu ce qui avait été dit sur moi en sus de dizaines de mensonges. Je mesure bien l'impression que ça a donnée. Ce portrait, moi je ne l'aime pas et je le récuse même si j'y ai ma part de responsabilité.»

«Ce qui m'a blessé le plus, c'est que toute ma vie y était présentée comme si, parce que j'ai eu du pouvoir, mes relations avec les autres, hommes ou femmes, devaient passer par cette relation de pouvoir. C'est tout le contraire de moi. Jamais je n'ai essayé d'emmener une relation avec quelqu'un sur le terrain d'une relation de pouvoir. J'ai du respect pour les femmes, je comprends leurs réactions.»

«Je comprends que ce la puisse choquer. Je l'ai payé lourdement, je le paye toujours, j'ai beaucoup perdu dans cette histoire.»

«De puis quatre mois, j'ai vu la douleur que j'ai crée autour de moi et j'ai beaucoup réfléchi: cette légèreté, je l'ai perdue. Pour toujours.»

Prise de distance de Martine Aubry:

«Je comprends cette réaction.»

Acte manqué d'un candidat qui ne voulait pas se déclarer?

«Je ne crois pas à cette thèse psychologisante»

Carrière politique brutalement interrompue?

«Oui, je voulais être candidat. Je pensais que ma position au FMI me donnait un regard aigü sur la vérité de la situation françaises _sur ses difficultés mais aussi ses atouts dans la mondialisation_ et que je pouvais être utile et apporter des réponses.»

«Tout ça est derrière moi. Je ne suis évidemment pas candidat même si je continue de penser que la victoire de la gauche est nécessaire dans notre pays.»

Soutenir un candidat de la primaire ?

«Je souhaite la victoire de la gauche donc je souhaite le succès des primaires. Il me semble d'ailleurs depuis le débat de l'autre soir que c'est bien parti. Mais je ne crois que ce soit mon rôle de m'immiscer dans la primaire.»

Soutien à Martine Aubry avec qui il avait un "pacte" ?

«Nous avions effectivement un pacte. Martine Aubry est une amie. Pendant toute cette période elle a été très présente et j'ai été sensible à cette présence. Mais je ne veux pas m'immiscer dans la primaire.»

Sur la crise et la Grèce:

(Transciption incomplète).

«Il faut accepter de reconnaître qu'il faut prendre sa perte». «Tout le monde doit la prendre, les Etats et les banques», a-t-il insisté, plaidant également pour une plus grande solidarité et une «convergence budgétaire» dans la zone euro.

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